Deuxième nature

Jusqu’au début du XXe siècle, les propriétaires de marais tiraient profit des digues, en cultivant principalement du foin. Une zone de terres drainées dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, devint ainsi connu sous le nom du « plus grand champ de foin du monde ». Mais l’économie du foin s’est effondrée avec l’arrivée du moteur à combustion interne, qui a réduit la demande de foin pour nourrir les chevaux, de sorte que les agriculteurs n’avaient plus les moyens d’entretenir leurs digues et leurs aboiteaux. Cela a entraîné de fréquentes inondations de leurs terres. Dans les années 1940, on faisait souvent état du fait que des terres avaient été « emportées par la mer », pour reprendre l’expression de l’époque, ce qui se traduisait parfois par un retour des marais salants.

En 1948, en réponse à cette crise, le gouvernement canadien a créé le Maritime Marshland Rehabilitation Administration. Avant de mettre fin à ses activités en 1970, le MMRA avait réhabilité (par la reconstruction ou le remplacement) près de 400 kilomètres de digues et plus de 400 aboiteaux, permettant ainsi aux agriculteurs de travailler de nouveau sur leurs terres. Au cours de ce processus, cependant, trois siècles d’agriculteurs qui s’occupaient collectivement des terrains drainées, par l’entremise d’organisations appelées « marsh bodies», ont pris fin et ont été en grande partie remplacés par des organismes gouvernementaux. Ce changement de contrôle est décrit à la fois dans Des paysages remaniés et dans le film Les Aboiteaux de Léonard Forest, en 1954.

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